Test du Roborock S8 MaxV Ultra – Aspiration et lavage
Dans l'article précédent, nous avons déballé, mis en service et configuré l'aspirateur Roborock S8 MaxV Ultra. Le lendemain, nous attaquons les premiers tests ! Avec tous ces cafouillages de commandes, la maison a bien eu le temps de s'encrasser. Ce sont des vraies conditions de terrain, pas comme les tests de labo un peu aseptisés (bien que très intéressants) que réalisent la plupart des testeurs.
Au lancement de l'appli, celle-ci nous propose – encore ! – une mise à jour du firmware. Comment ça, c'est une par jour ??? (non en fait, c'était juste une coïncidence)
A noter que nous n'avons pas de tapis dans la maison, nous n'avons donc pas pu tester la fonctionnalité nettoyage de tapis.
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Aspiration de toute la maison
Une fois cette mise à jour réalisée, nous lançons la routine « Nettoyage approfondi » via « Mes usages ».
Le robot part à l'assaut… et au premier virage attrape le câble de la box qui passait par là . Nous le dégageons avant qu'il ne l'embarque (et nous l'enlevons du chemin). Ensuite, on ne le lâchera pas le robot semelle pendant toute l'opération de nettoyage…
Forcément, puisqu'il aspire, il est un peu plus bruyant que pendant son tour de reconnaissance de la veille (10 000 pascals, hein…).
Le robot commence par le couloir qu'il arpente en long, en large et en travers. Il parvient à se glisser sous une petite bibliothèque sous lequel nous pensions qu'il ne passerait jamais, et il en ressort tout seul comme un grand. Heureusement, parce que le poids du meuble est tel nous n'aurions jamais pu le soulever pour l'en extirper.
Il enchaîne les pièces dans un ordre pas très logique pour nous, et surtout différent de l'ordre dans lequel il les a explorées la veille. C'est un peu déroutant : il commence à peine le salon pour déjà retourner dans le couloir, fais un petit bout de chambre pour ensuite passer à une autre pièce, au grand dam de Maman qui essaie d'anticiper en retirant tous les meubles de chaque pièce vers laquelle il semble se diriger, avant de changer d'avis… Nous comprenons qu'en fait, il fait toujours le couloir, et pour lui chaque entrée de pièce en fait partie.
Et pendant ce temps, on peut suivre son parcours sur l'application sous la forme d'une fine ligne blanche…
Alors, certes tout ceci manque un peu d'optimisation pour un cerveau humain. On pourrait se dire que, plutôt que de faire 3 passages, il pourrait aspirer d'un coup tous les débris qu'il rencontre. On a envie de lui crier « Là à à il en reste, reviens ! ». Mais au final, il revient, quand lui l'a décidé (c'est un esprit libre…) En fait, nous supposons que le premier passage sert à repérer d'éventuelles autres débris, et s'il en trouve encore, il programme un nouveau passage, plus méthodique. Bref, ça promet d'être long…
Sinon ils s'en sort très bien avec les débris classiques, poussières, petits morceaux divers… En revanche il va traîner pendant quelques minutes une aiguille de pin capturée sur son passage, avant de finalement l'engloutir.
La première pièce à bénéficier de son traitement, c'est la salle de bain n°2. Pas la pièce la plus facile, car elle sert également de zone de stockage, donc il doit faire pas mal de détours pour arriver à ses fins. Il rate une ou deux fois une brindille, pour ensuite finir par l'embarquer… puis la relâcher un peu plus loin. Sa taille est peut-être trop imposante pour être considérée comme une saleté à aspirer ? Ah non, il la rattrape au passage suivant.
Ensuite c'est au tour de la petite salle de bain. Là encore, le nettoyage est plutôt efficace. Évidemment, le pauvre ne peut pas balayer derrière les portes. On retrouve la brindille qui a de nouveau été relâchée, puis à nouveau embarquée.
Puis il entre dans une des chambres. Il tente vaillamment de passer sous la commode à 3 reprises, mais à chaque fois la tourelle de son LiDAR n'empêche de pousser plus loin l'exploration, le meuble est trop bas. Après s'être cogné plusieurs fois le LiDAR (on a mal pour lui), il se résigne, et attaque le dessous du lit.
Et au détour d'un de ses quadrillages de la chambre, il droppe à nouveau la brindille.
Comme pour le couloir, il fait mine de ressortir de la pièce pour y rentrer à nouveau en la quadrillant de manière beaucoup plus serrée. Il dérange au passage une petite araignée qui n'avait rien demandé, et qui a le temps de se mettre à l'abri. Lors de ce deuxième passage, il gère beaucoup mieux sa trajectoire à proximité de la commode, il a appris du premier passage. Il se passe à nouveau sur la brindille, mais ne fait que la déplacer.
Il attrape au passage quelques toiles d'araignées qui viennent recouvrir son capot ou s'entortiller autour de la petite brosse rotative de gauche, puis donnant un petit look Halloween avant l'heure
Évidemment ce n'est pas 100 % parfait : il reste quelques moutons chassés par la petite brosse rotative au lieu d'avoir été aspiré, et donc cette sempiternelle brindille, mais on partait d'un sol assez sale.
Chambre suivante ! Il aspire avec soin tout autour d'une multiprise, embarque au passage un câble de lampe de chevet, puis le libère. Ouf, la chute a été évitée…
Evidemment il ne peut pas passer partout, et même la brosse flexiArm n'atteint pas toute la poussière
2e passage dans la pièce, quadrillage plus serré. Il tourne méticuleusement autour de chaque pied de meuble. Comme cette chambre est la plus sombre de la maison (merci les voisins d'en face et leur surélévation), quand il passe sous le lit, il doit carrément allumer sa petite lampe frontale.
Quand il quitte finalement la pièce, il a seulement laissé deux petits pépins de raisin, on ne va pas lui en vouloir.
Autre chambre. Il s'emmêle dans un câble d'alimentation qui nous avait pourtant semblé être d'un diamètre suffisamment gros pour être détecté (en tout cas il en avait évité d'autres aussi épais). Je le dégage à la main pour ne pas le laisser galérer trop longtemps. Peut-être vexé, à moins qu'il ait été dérouté par la chaise de bureau assez imposante, il zappe le dessous du bureau.
C'est ensuite au tour de la pièce à placards, qui sert de lieu de stockage aux sèche-linges et à 2 escabeaux. Il semble s'emmêler les pinceaux dans les sèche-linge, mais s'en dégage avec brio sans la moindre aide extérieure. En revanche, il laisse derrière lui un triangle de papier plastifié : nous ne savons pas si cela vient de l'appareil ou s'il a juste expulsé de sa cachette.
C'est enfin au tour de la cuisine. On aurait aimé qu'il commence par là . Cette pièce étant à côté du jardin, il y a du travail. Pour éviter une nouvelle tentative d'évasion par la terrasse, nous avons fermé la porte-fenêtre et placé une barrière virtuelle sur la carte.
Il aspire toujours très bien… mais parfois il recrache un peu ! Dans le cas d'un d'entre eux, c'était pertinent : il s'agissait… d'un clou !
Ensuite, c'est au tour de la salle à manger. Il négocie ses passages entre les pieds de chaise avec beaucoup de prudence, ce qui lui fait perdre un peu de temps, mais c'est assez impressionnant de le voir naviguer avec dextérité, sans se cogner brutalement.
Nous espérons que les joints des dalles de grès, parfois un peu saillants, ne seront pas à l'origine d'une usure un peu trop précoce des brosses et serpillère. Le robot abandonne la salle à manger un peu plus prématurément… Et termine par les WC. Pause pipi urgente, sans doute ?
Enfin, il retourne à la station, avec son bouton home (petite maison) qui clignote. Alors qu'il n'a pas vraiment tout terminé dans la salle à manger. Et surprise, sur le chemin du retour, il recrache une bonne partie de la poussière ce qu'il a avalée. Non mais qu'est ce que c'est que ces manières ?
Ensuite, une fois calé dans la station, il vide son compartiment à poussière, un moment assez bruyant, heureusement de courte durée.
Durée totale de l'opération : 77 minutes ! On voit bien sur la map qu'une grande partie de la salle à manger a été zappée.
Nettoyage de zone
C'est pas tout ça, mais il va falloir qu'il qu'il ramasse ce qu'il a vomi. Nous lançons un nettoyage de zone. Un tap sur l'onglet Zone, et nous traçons sur le plan un petit carré bleu translucide qu'on peut déplacer et redimensionner.
Par défaut, ce nettoyage est en mode aspiration+ lavage. Nous choisissons juste aspiration. Chaque modification dans ce menu est ponctuée d'un « ding » (vraiment) très sonore au niveau du robot. Mais à peine a-t-il commencé, le robot s'arrête et la voix annonce « Erreur 15 – capteur d'obstacles sale ».
Le bouton power se met à clignoter en orange. Mince alors, déjà une panne ?
Alors oui, en effet. Non seulement la petite brossette rotative s'avère être un véritable aimant à cheveux, poils et autres fils, mais le capteur (à droite sur la photo) a chopé quelques toiles d'araignée (total look Halloween !) et une fine couche de poussière. Nous le nettoyons avec une chiffonnette.
Mais le robot continue à clignoter en orange et ne repart pas. Il faut relancer manuellement le nettoyage via l'application. Il annonce : « Reprise du nettoyage de zone. Positionnement en cours. Veuillez patienter ».
À l'issue de ce nettoyage de zone, il a ravalé quasiment tout ce qu'il avait vomi, à part deux-trois bricoles abandonnées sur le palier de sa base.
Nettoyage par pièce
Ensuite, nous testons le nettoyage par pièce, puisque ce petit feignant a zappé la moitié de la salle à manger. Là encore, par défaut, c'est aspiration+lavage, nous optons pour aspiration seule.
Oups on avait encore laissé une porte fenêtre ouverte ! Le robot tente à nouveau une évasion… et il s'enferre. Après quelques raclements inquiétants, il se met en pause et la voix annonce : « Déplacez le robot vers un nouveau lieu et remettez-le en marche ». Nous venons à son secours et le dégageons, puis relançons l'aspiration via l'appli.
Il se repositionne et reprend son parcours. Il y passe un peu moins d'une trentaine de minutes et couvre complètement la surface de la pièce, cette fois-ci.
Je complète la carte avec deux nouvelles barrières invisibles au niveau des portes-vitrées de la salle à manger, pour éviter d'ultérieures tentatives d'évasion.
Après le nettoyage complet, le petit complément pour ramasser ce qu'il a vomi, et une nouvelle aspiration complète du salon seule, il n'a plus que 29 % de batterie. Nous le laissons se recharger avant d'attaquer un test de lavage
Nous retirons le sac à poussière pour admirer la récolte du jour. Il a bien travaillé, le petit !
Lavage
Nous sélectionnons lavage, débit max puis cuisine. Nous sommes un peu surprises que l'application se plaigne du fait que le réservoir est vide et nous conseille de renvoyer le robot à la station pour qu'il le remplisse, puisqu'il s'y trouve en ce moment !
Le démarrage est plus long que dans le cas de l'aspiration, puisqu'en effet le robot doit remplir son réservoir d'eau et nettoyer une première fois la serpillière. Il l'aurait sans doute imbibée de détergent s'il y en avait eu. Pendant plusieurs minutes, c'est un vrai festival de vrombissements et de gargouillis. Enfin il annonce fièrement : « serpillière lavée ». C'est parti !
Forcément le bruit est assez différent de celui qu'il produit quand il est en mode aspirateur. On peut voir que la mini serpillière ronde est désormais posée sur le sol. Le robot va être mis à rude épreuve, car il y a plein de taches bien sèches, et les carreaux sont légèrement granuleux, donc ils accrochent bien la saleté.
Après un premier passage assez superficiel dans toute la pièce, on le voit qui commence à insister sur les zones les plus sales, et c'est plutôt payant. Il laisse des traces humides mais vraiment sans excès. Même si nous avons choisi le débit max, on est loin de l'inondation !
Le robot se déplace au grand ébahissement de la petite chatte sauvage que nous nourrissons, qui comme hier recule dès qu'il s'approche, mais ensuite le regarde évoluer avec une certaine curiosité. Après tout, il est beaucoup moins grand qu'un être humain et ne se déplace pas de manière très menaçante…
Durée totale de l'opération : 14 minutes. Au retour, il nettoie à nouveau les serpillières et vide son eau sale pendant que le voyant bleu de la base clignote doucement.
Il reste quand même quelques taches et les tomettes sont loin d'avoir retrouvé leur blancheur originelle…
Celle-ci en particulier est particulièrement réfractaire !
Le test du sopalin est moins catastrophique que je ne craignais : certes il reste de la saleté, mais moins que prévu !
La cuisine demeure humide encore quelques minutes (le soir, ça sèche moins bien).
Nous observons que le robot dans sa base continue à ronronner doucement pendant plusieurs heures (normalement, 3 heures et c'est paramétrable). Cela correspond à la phase de séchage de la serpillière, comme l'indique le picto sur la map.
Le lendemain, nous l'envoyons aspirer-laver d'autres pièces, recouvertes cette fois-ci d'un sol en grès très lisse. Parfois, il vient à bout des taches anciennes et incrustées…
… parfois, il en reste un peu. Rappelons que nous n'utilisons pas le détergent de la marque, puisqu'il n'était pas fourni avec l'appareil. D'autant que ce détergent sert essentiellement à nettoyer les serpillères à la station.
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Après quelques autres lavages de pièces (toujours avec le paramètre débit max), nous constatons que le bac d'eau sale est déjà à moitié plein. Et le jus assez peu ragoûtant…
En moyenne, pour une aspiration (puissance normale) + lavage (débit max) avec parcours standard, le robot met environ une minute par mètre carré (vous pouvez retrouver l'historique, qui ne retient que les 19 derniers nettoyages dans les paramètres du l'application et affiche les jours à l'anglaise). Pour des pièces de 18 m² ou plus, un retour à la station pour nettoyage des serpillères est nécessaire.
A noter qu'il essaie parfois de deviner quels sont les meubles qu'il rencontre : c'est ainsi qu'il identifie correctement le canapé de la salle à manger. Il confond par contre le lit d'une des chambres avec un canapé une place. Il balise également la map de petits pictos en forme de tortillons, qui signalent des câbles.
En conclusion, le Roborock S8 MaxV Ultra est un robot aspirateur dont la dextérité impressionne : grâce à ses multiples capteurs, il gère vraiment bien les obstacles et laisse les pièces relativement propres. La fonctionnalité de lavage des sols est encore insuffisante pour les taches ayant eu le temps de sécher, mais c'est le point faible de tous les modèles actuels.
Il y a tout de même un peu de maintenance à faire. D'abord, contrairement à ce que la plupart affirment, les bacs d'eau sont à changer très régulièrement, tous les 2-3 jours quand on opte pour le mode de lavage max. D'où l'intérêt de placer la station proche d'un point d'eau !
Quant au capteur d'obstacles, du fait de sa position latérale, il se recouvre très régulièrement de toiles d'araignée (parfois un simple fil suffit pour bloquer le robot en mode « erreur 15 ») et nous devons à chaque fois intervenir pour le nettoyer.
Il a un peu de mal à faire les coins à fond. Il peut même arriver qu'il zappe une partie d'une pièce, sans que nous sachions vraiment pourquoi. En revanche, il ne nous a pas encore refait le coup de vomir le contenu de son bac à poussière avant le retour à la base.
Il lui arrive parfois de croire qu'on lui parle et de répondre qu'il n'a pas compris l'instruction, alors que nous étions simplement en train de discuter entre nous. Il faut éviter de parler trop près de lui.
Sinon, c'est vrai que l'application est vraiment bien traduite, très intuitive et agréable à utiliser.
Bref, même si son prix demeure élevé, et même si le lavage est vraiment à améliorer, on comprend pourquoi le Roborock S8 MaxV Ultra est s'imposé comme un des deux leaders de l'année 2024.
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