e-Apatride dans mon propre pays, j'apprends à me connecter à un serveur FTP via un proxy

 

Attention, l'intro est un peu longue…

Comment en suis-je arrivée là ?

Début décembre, tous les abonnés Bouygues Bbox fibre du quartier ont eu la désagréable surprise de se trouver privés d'internet et de téléphone durant toute une matinée. Par chance, il y a une boutique Bouygues dans la galerie marchande du supermarché du coin. On s'y retrouve à plusieurs abonnés dans le même cas. L'union fait la force : en râlant tous en même temps, nous obtenons des employés de la boutiques qu'ils mettent à notre disposition un téléphone pour appeler le service technique. Qui, après 15 min d'attente et 2 interlocuteurs successifs, nous explique qu'ils font des travaux dans le quartier et que tout devrait revenir à la normale d'ici quelques heures. Ce qui s'est avéré vrai. Sauf que…

Quelques jours après, je m'aperçois que je ne parviens plus à me connecter aux serveurs FTP de certains de mes sites les plus récents. Ceux hébergés sous Free. Message d'erreur : 500, vous ne pouvez pas venir ici. Google est mon ami… et je découvre vite que ce message d'erreur est lié au fait que mon IP est considéré comme étrangère aux yeux des serveurs Free les plus récents (les vieux serveurs, ça va). Oui, parce qu'ils sont frontistes, chez Free.

Etrangère, mon IP ? Pourtant , on est en IP fixe chez Bbox fibre. Et puis, si la ville de Nantes avait quitté l'hexagone, je pense que j'en aurais été informée. Je vérifie sur le 1er site de test d'IP qui passe. J'ai changé d'IP ! Sans doute suite à la coupure d'il y a quelques jours. Et cette nouvelle IP, selon les différents sites de géolocalisation, est soit considérée comme française (sans précision de ville), ou seulement comme européenne. Me voici apatride. Ce qui pourrait représenter une bonne nouvelle pour quelqu'un qui voudrait surfer discret (encore que…) s'avère une catastrophe pour qui héberge ses sites sous Free !

Pas moyen de contacter Bouygues autrement que via leur hotline surtaxée. Je dépose donc un message sur leur forum Woobees. Un gentil membre me répond que, renseignement pris, mon IP devrait changer à nouveau le mois prochain. Croisons les doigts et patientons (edit : au 03/01/2013 mon IP n'a toujours pas changé). En attendant, je squatte les PC des parents et celui de mon cher et tendre qui eux, ont une IP qui sent bon le camembert. Par prise de contrôle à distance (merci Teamviewer), je dépose les fichiers à uploader sur leur PC puis je les mets en ligne de chez eux via un client FTP. Mais cela devient rapidement fastidieux.

Que faire, alors ?

Je décide d'essayer un proxy. Google est (toujours) mon ami. Les premières réponses trouvées sont surtout des posts déposés par des petits malins qui veulent surfer sur des sites de boule au travers du pare-feu de leur entreprise. Le tout truffé de fautes de syntaxe. Enfin, je finis par trouver des listes de proxies gratuits…

Chez HideMyAss : aucune des IP de proxy n'a vraiment fonctionné (la seule disponible en socks5 a permis la connexion, mais pas le transfert de fichier).  Chez Spys.ru : la plus récente (en haut du tableau) a bien voulu fonctionner.

Liste de proxy sur le site spy.ru

Liste de proxy sur le site spy.ru

Dans FileZilla, le proxy se paramètre dans Edition > Paramètres > Connexion > Proxy générique

Paramétrage de FileZilla

Paramétrage de FileZilla (dans Edition > Paramètres). J'ai coché HTTP/1.1 car dans la 2e colonne du tableau du site Spy, on y lisait HTTP. Certains proxy sont en SOCKS5. Sans ce cas, cocher l'option SOCKS 5. J'ai laissé vide les champs identifiant et mot de passe.

Voici comment se déroule la tentative de connexion (version de FileZilla 3.5.1 fr) et d'envoi d'un fichier :

Capture commandes FileZilla

Voilà, ça fonctionne !

Enfin ça reste du bricolage, à réserver aux situations d'urgence et sans être regardant sur la vitesse et la sécurité. Depuis, grâce à la démocratisation des VPN, comme Ivacy ou NordVPN, il est désormais possible beaucoup plus facilement et à faible coût d'adopter une adresse IP adaptée à ses besoins.

 

Karine SANCHE

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